Avec une annonce qui a été réalisée en grande pompe lors de l’ouverture du premier local en 2016 à Seattle, le projet Amazon Go pourrait subir certaines révisions de la part de la firme. En effet, ce nouveau concept qui propose des magasins démunis de caisses peine à bénéficier de la fulgurante expansion qui lui était prévue.
Si la firme voulait imposer l’intégration de ces commerces de nouvelles générations dans les centres villes américains, leur nombre tend à stagner depuis trois ans aux USA et ils sont également toujours absents dans les autres pays.
Jeff Bezos avait pourtant été très excité par la vision de ces magasins en train d’inonder les rues américaines. Il avait prévu un financement de très grande envergure pour déployer cette innovation commerciale et technologique à travers tout le pays. Force est néanmoins de constater que les consommateurs n’ont pas été au rendez-vous donné par la firme californienne.
Les magasins Amazon Go peinent à s’aligner aux prévisions
Actuellement, seuls 15 supermarchés Amazon Go ont ouvert leurs portes dans quelques villes américaines. La prévision de Jeff Bezos était pourtant d’en inaugurer 56 avant la fin de l’année 2019. Il comptait sur une forte affluence dans ces supérettes de nouvelles générations pour multiplier les emplacements. Avec un retard tangible sur ce délai, il est également certain que sa promesse d’en proposer 156 aux américains d’ici la fin de 2020 sera également dure à réaliser.
Les supérettes Amazon Go, pionnières d’une nouvelle habitude de consommation
La firme californienne a investi énormément de budget dans le développement du concept des supermarchés Amazon Go. La quinzaine de commerces actuellement ouverts au public reflète la réticence des consommateurs à l’adoption de ce mode de consommation connecté. En effet, ces magasins se distinguent par l’absence de caisses de paiement. Les consommateurs doivent se connecter à leurs comptes depuis l’application Amazon Go pour pouvoir y entrer et faire leurs courses. Ils peuvent prendre les produits qu’ils désirent et ressortir sans devoir faire la queue.
Le géant de l’e-commerce a réalisé de grands investissements dans les technologies de l’intelligence artificielle pour la conception et le lancement du projet. En effet, l’encaissement se base sur la vision numérique de caméras pilotées par ordinateur, sur la compilation de données transmises par des capteurs et sur le deep learning.
Ainsi, les produits sont automatiquement détectés et identifiés lorsqu’un consommateur les prend ou les remet dans leurs rayons. Chaque client à l’intérieur du local bénéficie ainsi d’un panier virtuel qui sera comptabilisé et facturé automatiquement sur l’application à la sortie.
La multiplication des supérettes sans caisse Amazon Go freinée par la complexité du concept
Le premier supermarché Amazon Go que la firme a ouvert à Seattle en 2016 bénéficie d’une superficie modeste de 167 m² et propose des produits d’épicerie, des denrées fraîches, comme le fromage, le pain et le lait, mais également des plats cuisinés sur place. Avec ces commerces sans caisse, le géant californien prévoyait engranger un chiffre d’affaires s’élevant à 649 millions de dollars en 2020 et d’en ouvrir 3 000 d’ici la fin de l’année 2021.
Cependant, en dehors d’être un nouveau mode de consommation qui peine à se faire adopter, la difficulté d’expansion du concept peut également être expliquée par certaines contraintes logistiques. En effet, rares sont les locaux qui peuvent accueillir ce genre de magasin qui doivent répondre à des normes particulières.
En particulier, les plafonds doivent être suffisamment élevés pour l’installation des caméras en hauteur. La mise en place des capteurs de suivi suppose aussi des contraintes spécifiques à la configuration spatiale du local. D’autre part, ces supérettes doivent également être suffisamment proches des entrepôts de l’entreprise, pour garantir l’approvisionnement des produits frais.
Les supermarchés Amazon Go devancés par d’autres projets et priorités
Souffrant de grandes difficultés à atteindre la rentabilisation, les magasins Amazon Go risquent d’être supplantés par d’autres projets plus prometteurs et plus rentables pour la firme de Jeff Bezos. Elle doit notamment rendre des comptes à ses actionnaires concernant les investissements massifs engloutis par le concept des supermarchés sans caisse. Même si de nombreux autres acteurs comme Microsoft et l’européen Saturn avaient également fait quelques percées dans ce secteur, ce dernier a été rapidement relégué vers le fond de la classe en attente d’un moment plus propice à son développement.
D’ailleurs, Amazon a également corrigé sa stratégie dès 2017, depuis l’acquisition de l’enseigne de magasins Whole Foods, qui dispose de plus de 400 supermarchés aux USA et au Royaume-Uni. Pour l’heure, la gestion et le développement de cette grande chaîne de distribution sont ainsi devenues les priorités de la firme aux dépens des commerces de proximité sans caisse. D’ailleurs, confortée par la rentabilité de cette acquisition, l’entreprise prévoit l’ouverture d’autres points de distribution traditionnelle, laquelle démontre toujours le plus de sécurité en termes de rentabilité et de retour d’investissement.