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En tant que chercheurs auprès des utilisateurs, notre force réside dans la planification de la recherche et dans les entretiens avec les utilisateurs réels de notre produit. Les recherches que nous menons nous permettent d’avoir une base solide de connaissances plutôt qu’un nuage d’intuitions ou d’hypothèses qui émergent au sein de l’équipe. Cependant, les idées ne sont que la partie émergée de l’iceberg et ce que nous ne voyons pas, c’est ce qui se cache sous la surface. L’ensemble de la structure de recherche est un processus élaboré.
Si l’on regarde les études de recherche de près, l’observation restera toujours la priorité de la recherche et constitue également une pratique très importante en matière de UX. Elle exige des chercheurs qu’ils soient compétents pour écouter et comprendre les utilisateurs, qu’ils plongent dans leurs besoins, leurs frustrations, leurs motivations, leurs comportements et qu’ils déterminent finalement les observations. Une telle pratique est très efficace lorsqu’une équipe de personnes participe à l’étude de recherche pour observer les utilisateurs et leurs problèmes.
Mais, l’observation est-elle la seule responsabilité critique lors de la conduite de la recherche ?
Eh bien, non. L’observation n’est qu’une moitié du puzzle que nous essayons de résoudre. L’autre moitié, souvent négligée, est prise de notes. L’observation et la prise de notes vont de pair, comme une équipe, où différents acteurs peuvent apporter des perspectives et des points de vue différents dans les données recueillies.
Lisez : [How I use note-taking to understand my team better]
Ce travail d’équipe peut être réalisé en répartissant clairement les rôles entre un modérateur et un preneur de notes :
Modérateur – Conduit la session et interroge l’utilisateur
Preneur de notes – Observe et documente les sessions, en saisissant les commentaires, les actions, les comportements et les environnements par le biais de notes. Ici, le preneur de notes peut être un autre chercheur, un concepteur, un PM, un développeur, un analyste commercial…N’IMPORTE QUI !
Pourquoi la prise de notes est-elle importante ?
Malheureusement, la prise de notes n’est pas acceptée avec facilité et, comme moi, de nombreux chercheurs ont dû essayer d’expliquer son importance au groupe plus large avec lequel ils interagissent.
1. La prise de notes est une compétence de base de l’utilisateur en matière de recherche
La prise de notes est-elle vraiment importante ? Nous observons déjà ce droit, nous pouvons simplement noter les points intéressants ?
« Le rapport n’est pas le seul artefact d’un aperçu de la recherche ».
Les notes sont les légos qui construisent l’analyse et la synthèse. Ce que nous saisissons moule la façon dont nous comprenons l’utilisateur, ses expériences et ses problèmes. Chaque idée doit avoir une genèse et doit remonter aux données brutes, c’est-à-dire aux notes.
2. Responsabilité
En quoi le fait de disposer de notes aussi détaillées aide-t-il à l’analyse ?
Bien que les séances puissent être enregistrées avec le consentement éclairé des participants, des notes sont utilisées pour accélérer le processus d’analyse. Les notes sont plus faciles d’accès que les enregistrements, vous pouvez trouver ce que vous cherchez plus rapidement au lieu de revenir sur vos 45 minutes d’enregistrement d’une heure.
3. Facilite le suivi
« L’utilisateur a mentionné quelque chose de vraiment intéressant et j’avais voulu en savoir plus. Je ne m’en souviens vraiment pas pour l’instant ».
Par prise de notesVous pouvez avoir l’occasion de vous plonger dans la recherche en posant des questions de suivi.
Les notes s’avèrent utiles lorsque l’observateur souhaite faire un suivi avec quelques questions basées sur les réponses de l’utilisateur pour obtenir le maximum d’informations ou mieux comprendre. Ces questions peuvent être facilement notées et posées à la fin de la session.
4. Fiabilité
« Nous pourrons écouter les enregistrements plus tard, une fois de retour au travail, et compléter les notes également »
Regarder les enregistrements vidéo/audio après la recherche est une tâche fastidieuse. Après la recherche, l’accent est mis sur la planification du processus d’analyse et nous n’avons pas de temps à disposition. De plus, il arrive parfois que les personnes qui vous ont accompagné lors des sessions ne soient pas libres de vous aider activement dans l’analyse, car le travail s’accumule, ce qui crée un retard dans votre plan.
Il est important d’enregistrer les notes pendant que vous êtes présent à la session, de cette façon, vous pouvez en apprendre plus sur l’utilisateur que ne peut le faire l’enregistreur vidéo/audio. Vous pouvez également noter le langage corporel, le comportement et la personnalité de l’utilisateur.
Enfin, la technologie ne peut pas non plus être fiable à 100 %, la batterie de la caméra peut mourir, le son peut ne pas être capturé ou il peut y avoir un pépin. Il est donc toujours bon d’avoir des notes documentées comme sauvegarde.
Comment planifier la prise de notes ?
Même si vous avez réussi à établir l’importance du preneur de notes, il se peut qu’il y ait encore quelques appréhensions :
« On ne peut pas écrire des notes comme un chercheur. Vous faites cela depuis longtemps ».
« Je suis trop distrait en écoutant ce que dit l’utilisateur, alors je rate tout »
« Je fais beaucoup de fautes d’orthographe et je ne pense pas pouvoir écrire physiquement des notes ».
Oui, la prise de notes vient naturellement à certains et c’est une tâche pour d’autres. Voici donc quelques moyens de commencer à motiver vos parties prenantes à prendre des notes pendant une étude de recherche. Si vous n’êtes pas issu du milieu de la recherche et que vous avez du mal à prendre des notes, j’espère que cela vous aidera…
Avertissement : Par « notes », je n’entends pas les notes relatives aux procès-verbaux de la réunion ou d’un atelier, les notes de recherche des utilisateurs doivent être et sont différentes. Mais ces possibilités peuvent vous pousser à prendre l’habitude d’écrire tout et n’importe quoi.
1. Identifiez votre niveau de confort
Assurez-vous de vous en tenir à un outil avec lequel vous êtes à l’aise ; vous pouvez utiliser un stylo et du papier ou un ordinateur portable. Comprenez les conditions dans lesquelles la recherche sera menée (éloignement, marche, espace inconnu, salle de recherche) afin de pouvoir vous y préparer. Faites connaître vos points forts afin qu’ils soient pris en considération et pris en compte lors de la planification de la structure des notes.
2. Connaître le type d’études auxquelles vous participerez
Comprendre le type d’étude que votre équipe suivra et la quantité de données que vous extrairez. En étant préparé, vous vous assurez que les bonnes données sont collectées dans un format approprié avec lequel votre équipe peut travailler.
Un spectre montrant comment prise de notes varie d’une petite étude de convivialité à une étude ethnographique.
La gamme extrême des notes dépend du type d’étude.
3. Familiarité avec le scénario
Pour ceux qui participent à la recherche, il est essentiel de passer en revue les questions à poser et de connaître le déroulement de la séance. Cela permettra d’éviter toute confusion lors de la journée principale, afin que vous puissiez vous concentrer pleinement sur la saisie de tous les détails possibles.
S’entraîner à prendre des notes efficaces
Les notes ne sont pas seulement un bien à avoir, quelque chose qui nous permet de nous élever au rang de voix de l’utilisateur. Pour pouvoir en faire quelque chose, nous devons nous assurer que les notes sont saisies de la bonne manière.
Voici quelques conseils qui ont fonctionné pendant que je prenais les notes (croyez-moi, c’est tout ce que j’ai dû faire pendant mes quelques mois de stage) ou lorsque j’ai fait participer des personnes pour observer mes séances de recherche :
1. Définir une structure
C’est ici que votre guide de recherche pourrait vous aider, en préparant un document divisé par grands thèmes mentionnés dans la question de l’entretien. Les notes peuvent être ajoutées à chaque section lorsqu’elles sont couvertes pendant l’entretien. Discutez avec les personnes avec lesquelles vous travaillerez pour vous assurer que vous avez couvert tout ce qui est important.

Il n’existe pas de cadre unique pour cela. Expérimentez avec différentes mises en page pour voir ce qui convient le mieux à l’étude que vous avez sous la main. J’en ai trouvé une qui peut convenir pour des entretiens contextuels.

2. Citer, ne pas interpréter
Essayez de saisir le mot pour mot (ce que l’utilisateur a dit exactement et ce qu’il a fait) au lieu de tirer des conclusions. En faisant cela, vous ajoutez peut-être vos propres préjugés qui ne sont pas fiables pour l’utilisateur. Il y a toute une phase suivante pour la synthèse et la construction du sens où les compétences d’interprétation seront utiles.

3. Ne pas filtrer
Enregistrez TOUTES les notes et pas seulement celle qui concerne votre produit ou votre caractéristique. Ce faisant, vous pourriez saisir les besoins et les comportements des utilisateurs qui déterminent l’action future de votre produit.

4. Faites une faveur en ajoutant des horodateurs
Il n’y a pas de mal à rater quelques petites choses en prenant des notes. Le fait de conserver un affichage de l’heure pour chaque session vous aide à mettre en évidence les heures de la section que vous n’avez pas pu saisir. De cette façon, vous pouvez revenir à cette partie précise de l’enregistrement et la compléter.
Conseil pratique : il est préférable de revoir les notes juste après l’entretien ou le jour même afin de rappeler et de rédiger immédiatement toute information susceptible de manquer.
Alors, quelle est la prochaine étape ?
Maintenant que vous avez vos données brutes, il est évident que peu de gens seraient capables de consommer autant. Ces données brutes doivent être ventilées et codées individuellement par les chercheurs. Les différentes parties seront ensuite assemblées et identifiées comme des tendances, des thèmes et des points de vue esquissant l’ensemble de l’histoire.
En conclusion, tout le « travail de fond » (comme certains l’appellent ou même s’en laissent submerger) vous aide à être complètement convaincu de vos idées et à terminer le projet en beauté !
Cet article a été publié à l’origine par Cydelle Zuzarte sur UX Collective, une publication partageant des histoires de conservation sur les UX, le design visuel et de produits. Vous pouvez lire l’article original ici.
Publié le 12 mai 2020 – 08:45 UTC